Pourquoi la vie en résidence peut signifier plus de liberté : les conseils d’experts de Dre Amy

Dans notre société, on a tendance à féliciter les personnes qui demeurent encore dans leur maison malgré leur âge avancé. On leur dira par exemple : « Vous êtes encore autonome, bravo! ». Toutefois, l’autonomie n’a rien à voir avec l’endroit où l’on vit, mais plutôt avec la liberté de choisir et de décider pour soi-même, et d’avoir suffisamment de temps et d’énergie pour faire ce que l’on veut en vieillissant. Bref, l’autonomie n’est aucunement liée au fait de rester dans une maison où l’on a vécu pendant des années.

Quand rester à la maison fonctionne, et quand ça ne fonctionne plus

Vous pouvez très bien choisir de rester chez vous si cela vous convient toujours à cette étape de votre vie. Vous êtes peut-être encore capable d’entretenir votre maison et d’effectuer les tâches quotidiennes (la cuisine, le ménage, l’épicerie, etc.). De plus, vous ne manquez pas d’occasions de socialiser, car vous pouvez sortir de chez vous facilement et vos amis sont suffisamment en forme pour vous suivre dans vos activités. Vous pouvez pratiquer aisément les activités qui vous plaisent.

En revanche, si demeurer dans votre maison vous demande trop d’efforts, ou que vous trouvez de plus en plus difficile d’accomplir les choses mentionnées précédemment, la vie en résidence pourrait s’avérer très positive et présenter de nombreux avantages. Voici pourquoi :

La vie en résidence : pour accroître votre autonomie, et non la perdre

Pour bon nombre de personnes, quitter leur maison pour emménager dans une résidence pour aînés signifie perdre leur autonomie. Toutefois, elles pourraient constater le contraire. Prenez Jim et Barbara*, un couple que je connais bien. Ils ont quitté le domicile où ils ont vécu pendant 20 ans pour emménager en résidence, une décision qui leur a permis de retrouver leur autonomie. Ils m’ont dit que c’est ainsi qu’ils ont pris conscience de la somme d’énergie « vitale » que la réalisation des tâches quotidiennes et l’entretien de leur maison leur demandaient. Avant leur déménagement, ils avaient perdu des amis pour qui il était difficile de sortir et de maintenir une vie sociale. En fin de compte, rester dans leur maison ne les rendait plus heureux.

Après avoir emménagé dans la résidence, Jim et Barbara se sont vite aperçus qu’ils avaient bien plus de temps libre et d’énergie pour faire ce qu’ils aimaient et pour passer du temps avec leurs anciens et leurs nouveaux amis. Ils se sont libérés des corvées routinières des courses et de la cuisine pour plutôt se réjouir en pensant aux délicieux repas santé que quelqu’un d’autre prépare pour eux. Barbara, qui a commencé une routine d’exercice, est plus en forme que jamais. Quant à Jim, il a repris le golf, une passion à laquelle il avait renoncé. Voilà ce que j’appelle être autonome!

Planifier pour demeurer autonome toute sa vie

Le maintien de notre autonomie, tant en matière de santé que de mobilité, dépend non seulement de ce qui est bon pour nous à l’heure actuelle, mais également de ce qui sera bon pour nous dans les années à venir. De nombreuses personnes mettent à mal leur autonomie en décidant de demeurer plus longtemps qu’elles ne le devraient dans la maison qu’elles habitent depuis plusieurs années. S’il s’avère difficile de faire le tri dans les biens accumulés au fil des années, cette corvée ne devient que plus ardue en vieillissant. Par ailleurs, certaines personnes qui deviennent malades risquent de ne pas pouvoir profiter pleinement de tous les attraits qu’offre la vie en résidence, à savoir la possibilité de nouer de nouvelles amitiés et de profiter de programmes et d’activités qui permettent d’améliorer la santé et favorisent l’épanouissement.

Redéfinir l’autonomie pour les aînés d’aujourd’hui

Faisons en sorte que l’autonomie soit associée à l’idée de faire ses propres choix et d’avoir le temps et l’énergie nécessaires pour vivre comme on l’entend, et non au fait de rester dans la maison où l’on vit depuis des dizaines d’années. Cette nouvelle définition encouragera les aînés à renoncer à une demeure qui ne leur convient plus et à ouvrir un nouveau chapitre passionnant de leur vie. 

*Les noms ont été modifiés pour préserver l’anonymat des personnes concernées.

Dr. Amy D'Aprix, Retirement and caregiving expert

À propos de la Dre Amy D’Aprix 

Amy est conseillère certifiée auprès des aînés, vice-présidente de la Fédération internationale du vieillissement et cofondatrice du projet Essential Conversations Project. Travailleuse sociale auprès des aînés, elle œuvre auprès d’eux et de leurs familles depuis plus de 30 ans. 

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