Que sont les déficits cognitifs? Un guide pour comprendre ces affections
Les déficits cognitifs touchent des millions de familles au Canada et dans le monde entier. Voir une personne que vous aimez rencontrer des difficultés liées à la mémoire, à la communication ou à l’exécution des activités quotidiennes est très difficile, qu’il s’agisse d’un parent, d’un conjoint, d’un frère, d’une sœur ou d’un ami. De plus, il est tout à fait normal de ne pas savoir exactement ce que sont les déficits cognitifs, comment ils évoluent et comment soutenir une personne qui en est atteinte.
Ce blogue vous apportera des éclaircissements. Vous en apprendrez davantage sur ce que constituent les déficits cognitifs, ainsi que sur le diagnostic, les stades de progression et les options de soin qui existent. Vous découvrirez aussi comment les familles peuvent soutenir leurs proches tout en prenant soin d’eux-mêmes tout au long de cette expérience.
Que sont les déficits cognitifs?
Le terme « déficits cognitifs » désigne un ensemble de maladies, et non une seule. Ce terme générique désigne un ensemble de symptômes qui affectent la mémoire, la communication et la capacité de réfléchir et d’effectuer des tâches quotidiennes. Essentiellement, les déficits cognitifs surviennent lorsque les cellules cérébrales sont altérées et ne fonctionnent plus correctement.
Avant de plonger au cœur du sujet, il est essentiel de faire la distinction entre les déficits cognitifs et les oublis normaux associés au vieillissement. Il arrive souvent que les aînés cherchent leurs clés ou oublient un nom, ce qui peut être frustrant, quoique normal lorsqu’on vieillit. Les déficits cognitifs entraînent toutefois des changements sérieux qui bouleversent la vie de tous les jours.
Par exemple :
- Légers oublis comparativement aux déficits cognitifs : Oublier où vous avez laissé vos clés est normal. Oublier à quoi elles servent ou affirmer que vous ne les avez jamais aperçues est le signe d’un problème plus complexe.
- Vieillissement normal comparativement aux déficits cognitifs : Prendre quelques minutes pour se souvenir du nom d’une personne est courant. Ne pas reconnaître votre voisin de longue date, même après une présentation, est préoccupant.
Les personnes touchées par les déficits cognitifs oublient parfois leur chemin habituel vers la maison, ont de la difficulté à suivre des conversations ou perdent leur intérêt pour des activités qu’elles aimaient auparavant. Ces affections entraînent des répercussions sur presque tous les aspects de la vie. Il est donc très important de fournir des soins appropriés et de mettre en place des plans réfléchis.
Regardez notre vidéo Que sont les déficits cognitifs?,
qui explique ces affections de façon claire et accessible aux familles et aux proches aidants.
Les types de déficits cognitifs
Les déficits cognitifs touchent chaque personne différemment. De plus, il existe plusieurs types de déficits cognitifs, qui ont tous des causes et des caractéristiques uniques.
Voici les plus courants :
- Maladie d’Alzheimer : Il s’agit du type le plus répandu, qui est caractérisé par une perte graduelle de la mémoire, un état de confusion et des difficultés à reconnaître des personnes et des endroits familiers. Au début, les personnes qui vivent avec la maladie d’Alzheimer oublient parfois des rendez-vous, puis plus tard des rassemblements familiaux, et finissent par ne plus reconnaître les personnes qu’elles aiment.
- Démence vasculaire : Elle survient souvent après un accident vasculaire cérébral ou une diminution de l’apport sanguin au cerveau. La personne peut penser ou bouger plus lentement (et présenter des troubles d’équilibre), avoir des difficultés de planification ou de prise de décisions ou sembler perdre sa concentration. Par exemple, elle peut oublier ce qu’elle était en train de cuisiner en plein milieu d’une recette.
- Maladie à corps de Lewy : Elle est caractérisée par des hallucinations visuelles, des altérations du mouvement (semblable à celles de la maladie de Parkinson) et des fluctuations de l’attention et de la vivacité. La personne peut sembler très dynamique le matin, puis se sentir somnolente et confuse seulement quelques heures plus tard.
- Démence fronto-temporale : Elle affecte les lobes frontaux et temporaux du cerveau, ce qui mène souvent à des changements dans la personnalité, le jugement ou le langage. Une personne habituellement gentille peut soudainement agir de façon impulsive et dire des choses qui ne lui ressemblent pas.
- Trouble neurocognitif mixte : Dans bien des cas, plus d’un type de déficits cognitifs se manifestent. Le plus souvent, la maladie d’Alzheimer est combinée à une démence vasculaire. Cette association rend le diagnostic particulièrement important.
Quelles sont les causes des déficits cognitifs?
Bien que les déficits cognitifs prennent des formes différentes, ils ont tous une chose en commun : une altération des cellules cérébrales. En fonction des zones du cerveau atteintes, les symptômes se manifestent différemment.
- La maladie d’Alzheimer est caractérisée par une accumulation anormale de protéines (plaques et enchevêtrements), qui peuvent bloquer les voies de communication entre les cellules du cerveau.
- La démence vasculaire peut être causée par des accidents vasculaires cérébraux ou des maladies microvasculaires, lors desquels le flux sanguin vers le tissu cérébral est réduit ou bloqué.
- La maladie à corps de Lewy résulte d’une perturbation de la chimie du cerveau causée par des dépôts de protéines anormales, appelées « corps de Lewy ».
- La démence fronto-temporale survient en cas de perte de cellules nerveuses dans les lobes frontaux et temporaux, ce qui entraîne des changements dans le comportement, la parole et la personnalité.
D’autres facteurs peuvent augmenter le risque d’être atteint de déficits cognitifs, notamment des blessures à la tête, des problèmes de santé chroniques comme le diabète et l’hypertension artérielle ou des prédispositions génériques.
Signes et symptômes précoces
Les premiers signes de déficits cognitifs sont souvent subtils. Au début, on peut penser qu’il s’agit d’une « mauvaise journée » ou simplement d’un effet du vieillissement. Toutefois, au fil du temps, des tendances commencent à se dessiner.
Les signes avant-coureurs courants sont les suivants :
- Perte de mémoire à court terme : Poser la même question à plusieurs reprises au cours de l’après-midi.
- Difficultés de langage : Avoir du mal à trouver le bon mot en plein milieu d’une phrase. Par exemple, dire « la chose pour cuire » au lieu de « la cuisinière ».
- Changements d’humeur : Être irritable, anxieux, ne plus s’intéresser aux passe-temps et aux activités sociales habituelles.
- Difficultés à effectuer des tâches familières : Avoir de la difficulté à tenir un chéquier, à suivre une recette ou à se souvenir de comment utiliser un téléphone.
Imaginons par exemple ce scénario. Du jour au lendemain, une mère ayant préparé le même gâteau pendant des décennies n’arrive plus à se souvenir de l’ordre des ingrédients. Lorsque sa fille propose de l’aider, elle se frustre et affirme ne jamais avoir fait ce gâteau auparavant. Ces changements soudains sont souvent les premiers signes remarqués par les familles.
Comme les symptômes des déficits cognitifs apparaissent graduellement, certaines familles les considèrent parfois comme de simples signes de vieillissement. Cependant, remarquer les tendances nouvelles et consulter un médecin rapidement peut grandement contribuer à la planification des soins et au maintien d’une bonne qualité de vie.
Le diagnostic des déficits cognitifs
Recevoir un diagnostic de déficits cognitifs est souvent l’une des étapes les plus difficiles, mais c’est également l’une des plus importantes. Un diagnostic clair ouvre la porte à la compréhension, au soutien et à la planification de l’avenir.
Le processus commence habituellement par une rencontre avec un médecin de famille, qui peut orienter la personne vers un neurologue, un gériatre ou une clinique de la mémoire pour une évaluation plus approfondie. Bien que les étapes varient, une évaluation complète comprend généralement les éléments suivants :
- Une évaluation des antécédents médicaux : Le médecin pose des questions sur les symptômes actuels, les changements de comportement, les problèmes de santé antérieurs et les médicaments. Les membres de la famille sont encouragés à faire part de leurs observations, puisqu’ils remarquent parfois des choses dont la personne n’est pas consciente. Par exemple, une conjointe pourrait dire : « Il n’arrête pas de me demander quel jour nous sommes, même après que je lui ai répondu. »
- Des tests cognitifs : Des exercices simples mais révélateurs sont utilisés pour évaluer la mémoire, le langage, les aptitudes de résolution de problème et l’attention. Par exemple, on pourrait tester les capacités de la personne en lui demandant de se souvenir d’une courte liste de mots, de dessiner une horloge ou de suivre des instructions étape par étape. Ces tâches peuvent sembler simples, mais elles révèlent comment le cerveau traite l’information.
- Des examens physiques et neurologiques : Les médecins testent les réflexes, la coordination et l’équilibre pour écarter d’autres causes médicales.
- Une analyse par imagerie médicale : L’imagerie par résonance magnétique et la tomodensitométrie fournissent des images précises du cerveau. L’imagerie permet de repérer les rétrécissements dans certaines régions, les accidents vasculaires cérébraux ou d’autres changements qui expliquent les symptômes.
Étant donné qu’aucun test pris isolément ne suffit à diagnostiquer les déficits cognitifs, les médecins combinent ces évaluations pour obtenir une vue d’ensemble.
Il est important de savoir que l’objectif du diagnostic n’est pas seulement de poser une étiquette sur une affection : le but est de faciliter l’accès aux traitements et au soutien. Un diagnostic précoce peut :
- donner aux familles le temps de planifier les besoins futurs en matière de soins;
- offrir un accès à des médicaments ou à des thérapies qui contribueront à ralentir la progression;
- permettre aux personnes touchées de participer à la prise de décision pendant qu’elles en ont encore la capacité.
Les stades de progression des déficits cognitifs
Bien que l’expérience de chacun diffère, les déficits cognitifs sont souvent présentés selon trois principaux stades de progression :
- Stade précoce : La personne parvient à vivre de façon autonome avec un certain soutien malgré des troubles de la mémoire à court terme, des changements d’humeur et de comportement et des difficultés de langage, de communication, de planification, d’organisation et de gestion des tâches complexes.
- Stade modéré : Puisque l’état de confusion s’aggrave, une assistance est nécessaire pour les activités quotidiennes. Des changements marqués de personnalité et de comportement se font remarquer.
- Stade avancé : Des pertes de mémoire importantes et une diminution des capacités physiques se manifestent et des soins à temps plein sont nécessaires.
Vivre avec des déficits cognitifs
Le diagnostic de déficits cognitifs ne touche pas seulement la personne atteinte, mais aussi sa famille. Les réactions émotionnelles comme la peur, le déni ou la frustration sont courantes. Les familles doivent accepter les petits changements au fil du temps tout en adaptant leur routine et en apportant les soins appropriés.
Les systèmes de soutien jouent un rôle déterminant, que ce soit pour la routine quotidienne, le maintien de liens sociaux, les soins professionnels ou simplement pour offrir pour oreille attentive. De nombreuses personnes atteintes de déficits cognitifs continuent de mener une vie épanouissante, surtout lorsqu’elles sont entourées de proches patients et compréhensifs et qu’elles bénéficient d’un soutien structuré.
Options de soin et de soutien
Accompagner une personne vivant avec des déficits cognitifs est un processus qui évolue au fil du temps. Au cours du stade précoce, les familles sont généralement en mesure de fournir du soutien à la maison en faisant preuve de patience et en apportant de petits ajustements. Mais lorsque l’affection évolue, beaucoup considèrent que les soins professionnels deviennent indispensables.
Chez Charwell, nous sommes conscients des défis uniques que posent les déficits cognitifs et offrons un éventail de soins et d’options de soutien adaptés à chaque situation :
- Aidants familiaux bénéficiant du soutien de Chartwell
De nombreuses familles commencent par s’occuper elles-mêmes de leur proche. Nous pouvons les aider en fournissant des ressources pratiques et des conseils. De plus, certaines résidences offrent de courts séjours pour que les familles puissent se reposer, en sachant que leur proche est entre de bonnes mains. - Soins pour pertes cognitives chez Chartwell
Lorsqu’un environnement plus soutenant est nécessaire, notre programme de soins pour pertes cognitives offre un accompagnement spécialisé pour les personnes atteintes de déficits cognitifs, dans des milieux sécurisés et soigneusement structurés, avec une équipe présente sur place en tout temps. Les familles peuvent s’attendre à :- un plan de soins personnalisé et adapté aux besoins changeants;
- du personnel formé pour prendre soin des résidents atteints de déficits cognitifs avec une approche douce et centrée sur la personne;
- des routines quotidiennes rassurantes et des programmes de qualité pour favoriser l’engagement, la dignité et le bien-être;
- une atmosphère calme, semblable à celle d’une maison où on se sent bien, qui crée une sensation de familiarité.
- une collaboration continue avec les familles par le biais de communications régulières, de ressources éducatives et de moyens concrets pour rester impliqué.
Les familles nous confient souvent que le déménagement de leur proche dans une résidence offrant des soins pour perte cognitive leur a apporté la tranquillité d’esprit, parce qu’elles le savent en sécurité, soutenu et entouré de personnes qui comprennent son affection.
Mesures préventives et santé cérébrale
Bien qu’il n’existe pas de méthode infaillible pour prévenir les déficits cognitifs, les données scientifiques indiquent qu’adopter un mode de vie sain réduit les risques et garde le cerveau en bonne santé. Il est conseillé de :
- conserver une bonne routine de sommeil;
- prendre soin de sa santé auditive;
- demeurer physiquement et socialement actif;
- manger des repas sains;
- s’adonner à des activités stimulantes sur le plan mental, comme faire des casse-têtes ou apprendre de nouvelles choses.
Ces pratiques contribuent aussi au maintien d’une bonne santé et au bien-être en général, indépendamment des risques de développer des déficits cognitifs.
Téléchargez le document Comprendre les déficits cognitifs : un guide de soutien, de communication et de soins à l’intention des proches aidants
Prendre soin d’une personne vivant avec des déficits cognitifs peut sembler épuisant, mais vous n’êtes pas seul dans ce parcours. Ce guide complet sur les déficits cognitifs destiné aux proches aidants fournit des conseils pratiques, des astuces pour communiquer avec empathie et des approches éprouvées pour vous aider à soutenir la personne que vous aimez avec confiance et dans le respect de sa dignité.
Ce guide comprend :
- des explications claires sur les effets des déficits cognitifs sur la vie quotidienne et les relations;
- des conseils pratiques sur la communication, les routines et les soins;
- des recommandations pour préserver l’identité de la personne touchée, sa joie de vivre et ses liens sociaux.
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Cet article est destiné à des fins éducatives seulement et ne remplace en aucun cas l’avis d’un médecin. Consultez toujours un professionnel de la santé qualifié pour obtenir des conseils adaptés à votre situation.