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Santé et bien être
Comment la Société Alzheimer peut soutenir votre famille, vos clients et vos employés
22 septembre 2021
Ce conseil a été créé pour accompagner les proches aidants qui doivent composer quotidiennement avec la réalité d’une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer ou un trouble neurocognitif qui ont un nouveau lieu de résidence. Que vous soyez un professionnel, un aidant naturel ou de nature curieuse, plusieurs pistes sont explorées pour vous permettre d’alléger vos échanges auprès d’une personne en difficulté.
« Je ne suis pas chez moi… », « Amène-moi avec toi… » ou encore « Je veux retourner à la maison… » ne sont que quelques exemples de phrases rapportées par les aidants accompagnant une personne vivant avec un trouble neurocognitif. Comment les expliquer et quoi faire lorsque cela vous arrive ?
La maladie affecte la mémoire, l’orientation dans le temps et l’espace, l’analyse et bien d’autres zones du cerveau. Selon les zones touchées et l’évolution de la maladie, la personne n’aura plus nécessairement les mêmes repères, la même façon de comprendre et de s’expliquer les événements et de réaliser la nécessité de changer de milieu de vie. Il est possible qu’elle ne réalise pas où elle se trouve (ce qui explique ses propos déstabilisants), qu’elle ne se souvienne pas et ne comprenne pas les raisons pour lesquelles elle habite un nouveau lieu. Il est possible que la « maison » puisse aussi signifier la maison de son enfance (le besoin de sécurité) étant donné que sa mémoire voyage et qu’elle retourne visiter des souvenirs du passé...
Chaque situation étant différente, il est important de préciser qu’il n’y a pas de recette unique. Votre proche aura besoin d’un temps d’adaptation pour refaire ses repères et cette période varie d’une personne à l’autre. La famille et les intervenants devront faire des essais pour identifier les meilleures pistes pour chaque situation. Voici quelques pistes que vous pourriez explorer dans une telle situation :
ÉVITER LE CHEMIN DE LA LOGIQUE
- Étant donné que la personne n’a pas nécessairement la même capacité d’analyser les informations et les faits, il est recommandé d’éviter de s’obstiner, de tenter de la raisonner ou de la convaincre à tout prix. Cela a souvent pour effet d’aggraver la situation, car la personne ne se sent pas comprise ou considérée dans ce qu’elle vit.
- Ex : Répondre « mais tu es chez toi ici » à une personne à un stade avancé dans la maladie qui n’a plus la capacité d’analyser/ raisonner sera inefficace.
PRÉCONISER LE CHEMIN DU CŒUR
- Accueillez et écoutez ce que la personne dit sans la contredire, même si ce n'est pas notre réalité. C'est SA réalité! C’est ce qu’elle ressent, elle y croit et c'est important pour elle.
- Validez son besoin et ses émotions = Reconnaître ce qu’elle vit et lui permettre de l’exprimer plutôt que de chercher à l’orienter à tout prix dans notre réalité.
Ex: Je te comprends d'être triste/de t’ennuyer, d’être en colère.
- Au lieu de la raisonner, on pourrait la faire parler de ce qui la préoccupe et tranquillement peut-être l’amener à parler d’un autre sujet ou à faire une activité pour lui changer les idées.
Ex : Est-ce que tu pourrais me parler de ta maison, de ce qui te manque?
- Rassurez votre proche! Dites-lui que vous l’aimez et rassurez-la sur le fait que vous allez l’accompagner dans cette étape.
- Après avoir pris le temps de l’écouter, de la valider et de la rassurer, on pourrait lui proposer une activité qu’elle aime si cela est adéquat dans la situation pour tenter de lui changer les idées.
AUTRES PISTES
- Reconnectez la personne à ses objets significatifs (son couvre-lit, son fauteuil, les photos de sa famille, autres).
- Ciblez le meilleur moment pour faire les visites (matin, après-midi, autres) selon l’énergie de la personne et selon votre propre énergie.
- Allez visiter son proche avec une autre personne (enfants, petits-enfants, amis).
- Impliquez le personnel du milieu de vie pour aider à la transition-départ du proche.
- Ne pas insister sur le fait que nous allons quitter. Plutôt prétexter qu’on a une course à faire et qu’on reviendra plus tard (ce qui est vrai) sans donner le moment précis.
- Faire coïncider le départ avec une activité (repas, soins, autres) prévue au milieu de vie.
- Misez sur des éléments qui apaisent la personne selon sa personnalité (intérêts : photos, prière, peluche, musique, autres).
- Discutez avec l’équipe de soins pour identifier d’autres pistes.
- Parlez avec d’autres familles dont un proche est hébergé au même endroit.
- Joignez-vous à un groupe d’entraide de La Société Alzheimer de Québec.
- Demandez l’aide au besoin d’un professionnel (médecin, TS, psychologue) pour aider votre proche et aider les aidants dans cette étape qui suscite une foule d’émotions.
- Rappelez-vous que la personne vit différentes émotions et différents deuils, qu'elle a besoin d'être écoutée, rassurée et accompagnée, comme nous le souhaiterions nous aussi.
- Consultez le document : S’adapter après le déménagement
Les personnes vivant avec un trouble neurocognitif conservent la capacité à ressentir des émotions tout au long de la maladie. Le cœur n’est pas Alzheimer, il retient ce que la mémoire oublie.