Lorsqu’il est question de prendre soin d’un aîné, nous supposons que c’est un enfant d’âge adulte qui s’en occupe. Cependant, un quart des Canadiens de plus de 65 ans sont eux-mêmes proches aidants. Et sans surprise, un tiers de ces derniers s’occupent d’un conjoint ou d’un partenaire.

Si vous êtes un aîné prenant soin de son conjoint, vous connaissez sans doute trop bien certains des défis que peut poser la prestation de soins au quotidien. Qui plus est, la pandémie a exacerbé bon nombre de ces défis. Comme l’a révélé un récent article de CTV News, on a mis l’accent sur les besoins des aînés bénéficiaires de soins pendant la pandémie, mais on a peu parlé des besoins des aînés qui agissent comme proches aidants.

Prendre en charge tous les soins vous-même

J’ai souvent constaté que les conjoints, plus que les enfants d’âge adulte, peuvent être plus réticents à demander de l’aide pour les soins à prodiguer. J’ai entendu aussi bien des maris que des femmes exprimer le sentiment qu’ils devraient être en mesure de fournir sans aide tous les soins dont leur conjoint a besoin. Ces personnes estiment que c’est leur devoir de « bon » conjoint. Il s’agit d’une grande attente, qui n’est pas forcément réaliste.

Si vous vous occupez d’un conjoint — ou d’un proche — un rôle plus approprié, à mon avis, pourrait être de vous assurer qu’il reçoit les meilleurs soins possibles, dans un environnement sûr, qu’il se sente en sécurité et qu’il ait la possibilité de profiter de la vie. L’objectif est de faire en sorte que votre proche reçoive d’excellents soins et jouisse d’une bonne qualité de vie, et que vous ne soyez pas la seule personne à vous occuper de ses besoins. Et, en réalité, malgré le désir d’être l’unique proche aidant d’un conjoint, de nombreuses personnes dépendent fortement d’autres membres de la famille et de professionnels de la santé pour les aider dans leurs tâches.

Défis durant la pandémie de COVID-19

Pendant la pandémie, obtenir de l’aide d’autres membres de la famille et de professionnels de la santé est devenu plus compliqué pour plusieurs personnes. Dans certaines régions du Canada, en raison des mesures de confinement et des décrets ordonnant de rester à domicile, de nombreux couples âgés sont isolés et n’ont pas la possibilité d’obtenir facilement du soutien familial ou professionnel. Plus particulièrement, selon un récent rapport de Statistique Canada : « Les personnes âgées sont non seulement exposées à un risque plus élevé de maladie grave, mais elles sont également plus affectées par les mesures d’isolement. »

Les défis qui se sont posés au cours de la dernière année ainsi que la « mise en pause » de notre mode de vie typique nous ont donné l’occasion de revoir nos habitudes et de déterminer si des changements sont nécessaires pour améliorer notre qualité de vie. Pour beaucoup d’entre nous, la pandémie a mis en évidence des vulnérabilités. Aussi difficile que cela puisse être, il s’agit aussi d’un signe que nous devons explorer les options pour remédier à celles-ci.

Repenser vos options de soutien

Pour les couples âgés et les membres de leur famille, cela peut vouloir dire qu’il faut dorénavant repenser la manière d’assurer une prise en charge et une socialisation constantes, en tenant compte des besoins des deux membres du couple : celui qui a besoin de soins et celui qui les prodigue. Tous deux méritent d’avoir la meilleure qualité de vie possible durant leurs vieux jours.

Le moment est peut-être venu d’explorer les options, comme la vie en résidence. Pour de nombreux aînés, il s’agit de l’option qui procure à la fois un sentiment de sécurité, du soutien et des occasions de socialiser facilement. La pandémie est une épreuve, peu importe où l’on vit; cependant, dans les résidences pour aînés, les résidents savent qu’il y a toujours quelqu’un à proximité en cas de besoin. De plus, les résidences permettent toujours des interactions sûres pour favoriser la socialisation et l’engagement. Imaginez la tranquillité d’esprit d’un conjoint aidant, et de tous les membres de sa famille, sachant que de l’aide est facilement accessible en cas de problème.

Obstacles sociaux des conjoints aidants

Les conjoints aidants trouvent souvent la socialisation difficile. Si votre conjoint n’est pas très mobile ou qu’il a besoin de soins qui nécessitent une aide et un suivi réguliers, vous pouvez trouver qu’il est difficile de sortir avec des amis, de les recevoir ou de passer du temps avec eux. La vie en résidence peut être une bonne solution à l’isolement que peut vivre un conjoint aidant, car elle offre des occasions de socialiser en toute sécurité sur place. Le personnel peut également prendre soin de votre conjoint afin que vous puissiez avoir un répit lorsque vous en avez besoin.

Nous avons tous vécu une année difficile et outre les nombreux soucis, celle-ci nous a offert de nombreux cadeaux. L’un d’eux pourrait être de trouver le mode de vie adéquat pour vous et votre conjoint, afin que vous puissiez tous les deux profiter de la meilleure qualité de vie possible à cette étape de votre vie commune.