Dans les premiers mois de la pandémie, lorsque nous étions tous tapis chez nous, la priorité était de faire face à la situation. Nous canalisions une grande partie de notre énergie et de nos ressources émotionnelles et pratiques dans l’adaptation aux changements monumentaux qui bouleversaient notre quotidien. C’est comme ça en temps de crise : on se focalise rapidement sur la situation. Mais on ne peut vivre ainsi éternellement. Ce serait comme essayer de sprinter tout au long d’un marathon : il serait impossible non seulement de gagner le marathon, mais même de finir la course!

Arrivés aux nouvelles phases de la pandémie, nous sommes nombreux à tenter de trouver une façon de laisser l’état de crise derrière pour nous adapter à une nouvelle vie avec la pandémie pour l’avenir immédiat. Le processus pourrait être houleux : l’ouverture des provinces semble trop rapide pour certains et trop lente pour d’autres. Une telle situation peut mener à de fortes réponses émotionnelles, ce qui pourrait devenir déplaisant. Ce sentiment désagréable pourrait persister alors que nous continuons de vivre dans cette incertitude persistante et franchissons les différentes phases de notre nouvelle normalité.

La bonne nouvelle, c’est qu’à défaut de pouvoir changer le rythme du déconfinement ou de maîtriser ce virus, on peut maîtriser ses émotions et ainsi vivre moins de stress, de nervosité et de frustration.

Reconnaissez et nommez vos émotions

Il arrive qu’une émotion nous envahisse et nous submerge avec une telle amplitude que l’on n’arrive plus à prendre conscience des fortes émotions qu’elle suscite. La première étape est de s’arrêter pour prendre le temps de reconnaître ce que l’on ressent et de le nommer. Par exemple, vous pourriez vous rendre compte que vous avez la poitrine serrée ou l’estomac noué et que vous hésitez à quitter votre maison ou l’unité de votre résidence pour retraités. Si vous faites un travail d’introspection, vous pourriez découvrir de l’anxiété ou de l’inquiétude. Prenez connaissance de vos émotions, et il sera plus facile de les maîtriser.

Transformez vos émotions

Maintenant que vous pouvez mettre un nom sur vos sentiments, vous pouvez les transformer en émotions plus agréables. Il existe toutes sortes de méthodes pour ce faire, et en voici quelques-unes.

1. Cherchez les faits : L’une des meilleures façons de contrer des émotions négatives est de vérifier les faits. Que devez-vous savoir pour mieux vous sentir? Recherchez, par exemple, la théorie derrière les stratégies de réouvertures, si vous croyez qu’elles arrivent « trop vite » ou « pas assez vite » à votre goût. Quand vous verrez le plan et la logique derrière, il sera beaucoup plus facile d’apaiser les sentiments désagréables, et ce, même si vous n’êtes pas entièrement d’accord avec le raisonnement.


2. Appréciez ce qui va bien : Quand on sent une véritable gratitude, on n’a pas besoin de maîtriser les émotions désagréables, car elles s’évaporent d’elles-mêmes. Pour commencer, réfléchissez à tout ce qui va bien dans votre vie, à toutes les personnes qui vous aiment, à vos passe-temps préférés et à toutes les personnes qui ont fait quelque chose de bon pour vous (vous pourriez aussi l’écrire, c’est encore mieux). Très vite, vous sentirez de la joie, et vous comprendrez que les temps difficiles et incertains ne sont pas là pour rester.


3. Appelez un ami : De nombreuses recherches ont prouvé que de bonnes relations sociales adoucissent les périodes difficiles de la vie. Y a-t-il meilleur moment pour tisser de nouveaux liens avec les autres qu’en ces temps où le déconfinement amène de l’incertitude pour tout le monde? Certes, vous ne pouvez pas vous serrer dans vos bras ou vous rencontrer en personne pour le moment, mais grâce aux technologies comme FaceTime, Zoom ou le bon vieux téléphone, vous pouvez prendre des nouvelles des autres et vous soutenir mutuellement.


4. Aidez quelqu’un : Un bon moyen de se sentir utile est de recentrer son attention sur quelqu’un d’autre. Le proverbe Nous traversons tous la même tempête, mais pas dans le même bateau nous rappelle que dans les périodes difficiles, on peut toujours trouver quelqu’un qui est davantage dans le besoin que soi, et à qui on peut tendre la main. Quand on prend soin d’aider quelqu’un d’autre, on acquiert une nouvelle perspective sur sa propre vie.


5. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler : Il est humain de toujours penser à ce qui est hors de son contrôle. Mais dès qu’on en prend conscience, il faut se rappeler de miser sur ce que l’on peut contrôler. Quand j’ai une journée de « congé émotionnel », ma sœur me dit, dans sa grande sagesse : « Qu’as-tu besoin d’accomplir entre maintenant et l’heure du coucher? » Soudain, je suis capable de me concentrer sur ce que je peux contrôler, et le monde semble plus facile à gérer.

Envisagez de suivre quelques-unes des méthodes que j’ai nommées plus haut pour reprendre le contrôle de vos émotions en ces temps incertains. Vous pourrez ainsi vous féliciter quand vous prendrez des décisions rationnelles qui maintiennent l’équilibre entre sécurité et liberté.