Étude de cas de la Dre Amy : Rester engagé durant la retraite

Le terme « bien-être » évoque chez la plupart d’entre nous une personne physiquement active, qui s’alimente sainement. Pourtant, il englobe bien plus que l’activité physique et l’alimentation; il comprend également la motivation et l’engagement social. Le fait d’avoir un but dans la vie et de trouver un sens à celle-ci représente un aspect essentiel du bien-être.

Certaines personnes peuvent avoir de la difficulté à maintenir un sentiment d’accomplissement durant leur retraite. Une fois qu’elles ont arrêté de travailler, que leurs enfants ont atteint l’âge adulte ou qu’elles n’ont plus à gérer une maison, ces personnes peuvent perdre tout enthousiasme à l’égard de leur vie quotidienne. Plutôt que de se réveiller de bonne humeur en pensant à la journée à venir, elles peuvent avoir le sentiment désagréable que quelque chose manque à leur vie.

À l’inverse, les retraités dont l’existence est inspirée par des objectifs précis possèdent une joie de vivre presque contagieuse. C’est le cas de Roxanne*. Elle a déménagé dans une résidence pour retraités alors qu’elle avait près de 80 ans. Elle avait perdu son mari trois ans auparavant, après plusieurs années durant lesquelles elle a dû prendre soin de lui. Lorsque l’intensité du deuil a commencé à s’estomper, Roxanne s’est mise à prendre conscience qu’elle avait besoin d’avoir un nouveau but auquel se consacrer. Elle avait, plusieurs années durant, fait du bénévolat au sein de sa communauté, mais elle avait dû arrêter pour s’occuper de son mari.

Roxanne a donc décidé de restructurer sa vie de manière à pouvoir participer à de nouvelles activités. Elle a vendu sa maison et a emménagé dans une résidence pour retraités. Elle a ensuite commencé à chercher une nouvelle activité dans laquelle s’investir. C’est à ce moment que Roxanne a découvert le programme A.I.D.E (Aînés, impliqués, dévoués et engagés) de Chartwell. Ce programme vise à générer des occasions pour les résidents d’établir des liens dans leur communauté et favorise chez eux le sentiment d’avoir un but auquel se consacrer. Les résidents sont ainsi invités à apporter leur contribution positive à la communauté (localement, ou à l’échelle mondiale), et à changer les choses en tissant des liens durables.

Roxanne aime beaucoup les enfants. Elle en a d’ailleurs eu trois, et est également grand-mère de cinq petits-enfants. Elle a aussi toujours été férue de cuisine. C’est donc tout naturellement qu’elle a décidé de se joindre à l’équipe de bénévoles A.I.D.E. qui prépare des repas pour des enfants dans le besoin, au sein de sa communauté. Elle a adoré la camaraderie entre les bénévoles et a constaté que la préparation des repas, au lieu de la fatiguer, lui donnait de l’énergie. Le seul fait d’imaginer le visage des enfants lorsqu’ils reçoivent leur repas la rend heureuse.

En plus d’être valorisant, le fait de rendre service contribue à nous maintenir en bonne santé. Le Dr Strecher, professeur et directeur de l’innovation et de l’entrepreneuriat social de l’école de santé publique de l’Université du Michigan, a ainsi déclaré : « Il est particulièrement important d’avoir un but qui nous transcende, qui nous pousse au-delà de nous-mêmes. Des études prouvent que le fait d’avoir un tel but nous aide certes à modifier notre comportement et à changer notre vie, mais s’avère également bon pour la santé. » Selon certaines études, les personnes qui sont inspirées par des buts précis vivent plus longtemps**. Elles présentent aussi moins de risques d’être victime d’une crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral. En outre, ces études démontrent que les personnes dont l’existence est dépourvue de buts précis à poursuivre présentent 2,4 fois plus de risques de souffrir de la maladie d’Alzheimer que celles qui s’investissent résolument dans un but.

Au-delà de se sentir valorisé ou de demeurer en bonne santé, le fait de rester engagé et d’avoir une vie orientée vers un but et riche de sens participe de manière déterminante au bien-être global et au bonheur. C’est certainement vrai pour Roxanne. Elle a découvert que la vie en résidence non seulement lui permet de rester engagée dans la vie, mais l’a également libérée des tâches quotidiennes qui lui dérobaient tout son temps et toute son énergie. Ainsi, une fois débarrassée de responsabilités qui ne servaient pas son bien-être, Roxanne a pu se trouver un nouveau but et une nouvelle passion qui enrichissent sa vie.

Aujourd’hui, lorsqu’elle rencontre des amis, ils lui font remarquer à quel point elle semble heureuse et pleine d’entrain. Et ce n’est pas juste une apparence, c’est exactement la manière dont elle se sent!

*Le nom a été changé pour préserver l’anonymat de la résidente.

** En anglais seulement

Dr AmyÀ propos de Docteure Amy D’Aprix

Docteure Amy est conseillère principale certifiée, vice-présidente de la Fédération internationale du vieillissement et cofondatrice de Essential Conversations Project. Travailleuse sociale auprès des aînés, elle œuvre auprès d’eux et de leurs familles depuis plus de 30 ans.